Pour l'amour d'une déesse...

J'entends battre, au loin, les tambours malbars

Flux sonore ininterrompu 

Claquement sec et puissant des baguettes sur la peau tendu 

C'est la protection du lieu sacré

C'est une prière musicale 

invoquant les divinités 

C'est entétant, troublant, transcendant...

Je connais ce son depuis toujours, 

il fait partie de ma culture arc-enciel.

Les ''malbars'' sont des Indiens de religion tamoule

qui arrivent sur l'ile comme travailleurs ''engagés''

Après l'abolition de l'esclavage en 1848

Je vous emmène aujourd'hui

voir une marche sur le feu

C'est une cérémonie tamoule importante et particulière 

qui attire beaucoup de curieux !

A l'image de la déesse Pandialé qui brava les flammes pour prouver sa fidélité,

des dizaines de fidèles font voeu de marcher sur le feu

dans un but précis : action de grâce, expiation, offrande...

Le pénitent doit ''faire carème'' pendant 18 jours

Il ne mange pas de viande, demeure chaste et prie beaucoup.

 Dans la cour d'une petite chapelle de Grand-Bois

on prépare un tapis de braise et de cendre de six mètres sur quatre 

 Nous sommes arrivés tôt pour être ''bien placés''.

N'étant pas invités, nous n'avons pas le droit d'entrer dans la cour.

Nous faisons partie de la foule de curieux 

qui arrivent de partout...

 Au bout du brasier, un bassin d'eau et de lait 

servira à raffraichir les pieds des pénitents.

Des milliers de fleurs sont utilisés à chaque cérémonies

Ici elles sont jaunes à la couleur de Pandialé

 Le jaune domine aussi dans les tenues vestimentaires...

Les femmes arrivent, porteuses de lumière et d'offrandes...

Elles iront se placer à gauche du brasier 

Il y a maintenant beaucoup de monde.

On entend se rapprocher la procession.

La foule s'agite un peu à l'arrivée des tambours

Chacun veut voir, mieux voir

ce qu'il se passe encontrebas

et nous sommes un peu préssés de tous côtés

Les porteurs de 'Karlon''... 

Le karlon est un vase de cuivre surmonté d'un cône de feuillage de lilas d'Inde,

orné de guirlandes de feuilles que les pénitents portent sur la tête.

Le Karlon peut peser jusqu'à 40kg.

D'autres pénitents auront choisi de se faire piquer des aiguilles...

Les photos suivantes peuvent peut-être heurter les plus sensibles d'entre vous...

certains se transpercent les joues comme ci-dessous et la langue.

Je vous rassure, il n'y a ni sang ni aucune trace par la suite.

Les femmes qui versent le lait dans la fosse se tiennent aux deux extrêmités et prient...

La tradition veut que le prètre soit le premier à traverser le brasier.

Il ôte son collier de fleurs,

le porte à son front en signe d'adoration,

puis le jette sur le tapis de braise.

Si le rite est accompli correctement les fleurs doivent rester intactes...

Peu à peu la nuit se referme sur ces rites sacrés

tandis que les tambours battent toujours.à tout rompre.

Chaque pénitent traverse trois fois le brasier.

La cérémonie sera encore longue. 

La nuit est brûlante, envoutante...

J'espère que cette petite plongée au coeur de mon île intense vous a plu...

Je vous souhaite une semaine pleine de joie !

Comments

[gitantroubadour]

J'avais déjà entendu parler de ce genre de cérémonie mais jamais avec autant de précisions....

Merci pour ce reportage très coloré et très documenté.....

Désolé d'être si peu présent sur ton blog mais je ne reçois pas de newsletter.

Bon week-end !!!

[Pastelle]

Merci pour ce superbe reportage ! C'est beau et impressionnant...

J'aimerais bien voir les pieds des gens après... :)

[Letienne]

Ton partage ne me laisse pas indifférent. Cette culture est tellement éloignée de la mienne. Tu ouvres une fenêtre sur un univers coloré et riche.

Merci pour le partage.

Bises de ma Loire engourdie dans l'hiver.

[🌹CathyRose]

Que j'aime ces traditions que je suppose ancestrales, et que c'est bien qu'elles perdurent ! Cette cérémonie doit être envoutante, elle est en tous cas très colorée. Merci Catherine pour cette jolie découverte, je suppose que personne ne se retrouve avec les pieds brûlés ...?

Belle soirée, gros bisous.

Cathy

[tatijo]

Quel beau reportage, très émouvant. Oui je pense aussi qu'il est bon de faire perdurer les traditions et les croyances quand elles sont belles et ne font de mal à personne. Très beau et très très intéressant . Mille bravos !!!!!