La villa des Brises...
Si vous suivez la route qui mène à Saint-Joseph,
un peu avant de redescendre vers les rampes de Manapany,
votre regard sera inévitablement attiré
par cette ''grand'case" blanche et fière,
portant noblement ses 136 années...
C'est le ''Domaine Maison Blanche''
comme on l'appelle par ici.
Il faut l'imaginez dans un temps où
le béton alentour n'existe pas encore
Il faut l'imaginer dans un fouillis coloré de fleurs diverses
Il faut l'imaginer cotoyant un verger où chaque saison apporte ses fruits
Il faut l'imaginer dominant les champs de cannes qui dégringolent jusqu'à la mer...
Construite par les époux Payet en 1837
elle devient, après eux, l'éden de leur trois filles :
(en tenues claires sur la photo)
Valentine, ''la Grande Mademoiselle"
gère l'immense domaine de 150 hectares.
Lucille gère la grande basse-cour
et Adèle, l'intellectuelle, est connue pour son
investissement dans des oeuvres sociales et culturelles.
Les trois soeurs, demeurées célibataires,
sont connues pour leur générosité et leur grande piété.
En 1950, elles font un séjour de neuf mois à Rome
où elles obtiennent une audience avec le pape Pie XII !
Cette jolie ''grand' case'', fleuron de l'architecture réunionnaises
est connue pour son histoire agricole.
Le domaine employait 40 ouvriers et neuf domestiques.
A l'époque les cuisines au feu de bois étaient séparées des maisons
à cause des risques d'incendie
Magnifique ravenale (arbre du voyageur)
Je suis passée bien des fois devant la villa des Brises, elle est sur ma route lorsque je travaille à Saint-Joseph.
J'ai pu une fois en faire le tour, à une période où elle abritait ''La Maisons des Terroirs de la Réunion''
c'est là que j'ai pris la photo de ce portrait de famille.
Je connaissais un peu l'histoire et j'avais été touchée de voir leurs visages.
Mais plus encore j'aime ces vieilles maisons qui ont une âme...
pour terminer, un extrait du poème ''La grand' case'' d'Anne-Mary Gaudin de la Grange :
''La Grand’Case est très douce à ses hôtes ; elle est
douce à leur lassitude et douce à leur labeur ;
sur les coeurs inquiets, les fronts lourds de pensers,
elle pose ses mains d’Aïeule...
elle verse en mon âme un baume ancien
d’oraison et de poésie.
Si j’ai rêvé parfois de pays inconnus,
mon voyage s’achève en l’éternel retour
à mon nid de gazon caché dans le manguier ;
heureuse, je retrouve à l’aube, le rayon
couleur de miel sur le palmier et, chaque soir,
heureuse, je m’endors aux flûtes des grillons...''
Je vous embrasse, bonne semaine !